Newsletter Mars 2023

L'eau, Or bleu du XXIème Siècle

#L'eau, Or bleu du XXIème siècle

Depuis quelques semaines, entre le salon de l’agriculture et le déficit pluviométrique enregistré sur le territoire national, l’agriculture est au cœur de l’actualité. Le monde agricole fait face à l’augmentation de la facture énergétique, l’augmentation du prix du carburant, l’augmentation du coût de production, et désormais il s’ajoute à la liste la lutte contre une sécheresse persistante.

Quelles en sont les causes et les conséquences ? Face à ce déficit hydrique que la France traverse, quelle leçon doit-on en retenir ?

#L’eau : Une ressource naturelle fragilisée par le changement climatique et l’activité humaine

Incontestablement, l’homme dérègle l’équilibre de tout l’écosystème. L’activité humaine, première consommatrice d’eau douce, reste l’origine centrale du déficit hydrique. Selon les zones du globe terrestre, la demande en eau est supérieure à l’offre. Elle inclut l’augmentation démographique, le taux de développement économique, l’urbanisation et la pollution. Tous ces facteurs exercent des pressions sans précédent sur l’accélération du changement climatique et le renouvellement de l’eau. L’agriculture est la plus gourmande en eau. Il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas la seule responsable, d’autres acteurs ont une part de responsabilité. Pour preuve en moyenne entre 2008 et 2018, l’’agriculture consomme 45% du total, devant le refroidissement des centrales électriques (31%), l’eau potable (21%) et les usages industriels (4%) (source : article de l’Express). 

#L’eau : Une ressource naturelle qui fragilise tout un système

Indispensable à la vie, l’eau douce est un élément essentiel pour tout être vivant de notre planète terre. Faute de pluie, les nappes phréatiques sur le territoire français n’ont pas refait le plein et enregistrent un fort déficit hydrique. De nombreux département sont d’ores et déjà en état d’alerte. Or, si les précipitations sont trop faibles ou interviennent au mauvais moment, la croissance des végétaux peut être affectée négativement, réduisant le volume et la qualité des récoltes. En absorbant l’eau contenu dans le sol, les plantes se nourrissent d’une multitude de nutriments nécessaires à leur survie. Sans cet apport nutritif, les risques de maladies augmentent. Les arbres deviennent plus vulnérables aux insectes, bactéries, champignons. Parallèlement, les arrêtés sécheresse sont pris de plus en plus tôt, sur des périodes de plus en plus longues et visent essentiellement les prélèvements d’eau en agriculture.

#L’eau : Une ressource indissociable au métier d’agriculteur

Témoins au quotidien de l’impact de la pénurie d’eau, nous considérons l’eau comme l’or bleu du XXI -ème siècle. Économiser l’eau devient essentiel car la période où la demande est la plus forte correspond aussi au moment où la ressource est au plus bas. En 2012, un effort de 40% de diminution de consommation d’eau annuel est demandé aux agriculteurs du bassin versant de la Drôme des Collines. Cet objectif est atteint. Pour le perdurer, nous œuvrons au quotidien à préserver  les ressources en eau tout en gardant une logique économique viable. A ce jour, ils consistent en 6 gestes :
– > MODERNISATION DE L’IRRIGATION : en novembre 2020, nous démarrons un vaste chantier en remplaçant le système d’irrigation par de la micro-aspersion. Elle cible plus précisément les besoins en eau de nos arbres, réduit drastiquement la consommation et les maladies, aide à la lutte contre le gel
– > CONSERVATION DES SOLS  : nous sélectionnons, entretenons un enherbement spécifique aux besoins de nos arbres. Il favorise les apports en nutriment et réduit l’érosion.
-> CHOIX VARIETAL : le climat change, nos cultures doivent changer en même temps.
– > PRESERVATION ET PLANTATION DES HAIES : véritable brise-vent, la haie protège les sols de l’érosion. Les arbres et les plantes qui la composent gardent l’humidité et apportent de la fertilité grâce à l’humus des feuilles mortes. Espace de vie pour de nombreuses espèces animales, notamment les insectivores.
– > UTILISATION DES SONDES : implanter dans les champs et connecter sur nos smartphones nous mesurons en temps réel la température et le taux d’humidité. Elles facilitent la prise de décision sur le besoin d’arroser ou pas.
– > PARTICIPATION A DES TABLES RONDES : suivre l’évolution du climat, se former aux nouvelles variétés

Depuis toujours, nous aménageons différents outils dans nos champs. Tous ces gestes se complètent et optimisent la régularisation des besoins en eau. Cette organisation autour de l’irrigation apporte une meilleure maîtrise de la gestion de l’eau. Elle est une véritable arme indiscutable et obligatoire pour la survie de notre exploitation familiale.

Nul doute, que nos actions apportent de réelles réponses à une meilleure maîtrise de nos prélèvements d’eau. En revanche, toutes ces démarches, outils, techniques nécessitent des investissements financiers supplémentaires de grandes ampleurs qui ne sont pas reconnus. Les arrêtés préfectoraux continuent à restreindre drastiquement les prélèvements d’eau des agriculteurs. Cette situation met en péril la productivité des cultures et par conséquent se répercute sur les marchés, le commerce et la sécurité alimentaire en général. La régularisation hydrique est certes un passage obligatoire pour le monde agricole. Cependant, nous ne voulons pas être les seuls victimes de ce déficit hydrique. La non prise en considération des autres activités humaines dans l’équation nous semble une erreur. La survie de tout un système économique, écologique et sanitaire passent par des réponses collectives et pas uniquement sur le monde agricole. Sans cela, il est à prévoir à moyen terme une montée en puissance des conflits d’usages intersectoriels au niveau nationale et bien au-delà.

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4 réflexions sur “Newsletter de Mars 2023 : L’eau, l’or bleu du XXIème siècle”

  1. La version officielle sur le manque d’eau est à prendre avec modération comme dans beaucoup d’autres domaines. Caroline Delbee pense que la France ne manque pas d’eau mais qu’il faut savoir et vouloir bien la chercher. Elle pourrait peut-être vous aider.
    https://www.sourcier-caroline-delbee.fr/
    Il est vrai que l’arrosage au pieds des cultures est bien efficace mais le système économique ne le soutient pas.
    A bientôt
    Pour info, de plus en plus de producteurs proposent des « kits recettes » en utilisant leurs produits et ceux d’autre producteurs.
    ex:https://www.pourdebon.com/kit-pizza-yolo-p47424
    Chez direct verger, je verrai bien le kit tarte asperges/abricots et pogne fourrée à la confiture d’abricot.

    1. Meri pour toutes ces recommandations, à étudier en effet… A bientôt pour les asperges accompagnées de votre dernière commande 😉

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